Lauréats 2022 du Grand Prix Motul – Fondation du Patrimoine
Les lauréats 2022 du Grand Prix Motul – Fondation du Patrimoine
Deux véhicules de légendes vont pouvoir connaitre une seconde jeunesse!
C’est à l’occasion du salon Rétromobile 2022 qui se tiendra à Paris du 16 au 20 mars que la Fondation du patrimoine et Motul annonceront les lauréats 2022 du « Grand Prix Motul – Fondation du patrimoine ».
Dans la catégorie Auto c’est la Buggati Type 37 de 1926, propriété du musée national de l’automobile – Collection Schlumpf de Mulhouse qui bénéficie d’une dotation de 20 000 €. En lui attribuant le Grand Prix, le comité de sélection a souhaité offrir une visibilité nationale à ce véhicule emblématique du musée ;
Dans la catégorie Moto : la Peugeot 500 CC M2 de 1926, propriété de Monsieur Eric Miniussi, qui reçoit une dotation de 10 000 €. Par ce Grand Prix, le comité de sélection a voulu récompenser la restauration d’une moto bientôt centenaire, qui présente un moteur exceptionnel car très rare. La Peugeot 500 CC M2 sera exposée sur le stand de la FFVE durant toute la durée du salon Rétromobile (Hall 7.2 – J015).
La Fondation du patrimoine, grâce à son partenariat avec Motul, apporte depuis 2008 son concours financier à des projets de sauvegarde et de valorisation du patrimoine motorisé roulant, qui occupe une place importante dans le coeur du public. Cette action qui a déjà contribué́ au financement d’une soixantaine de projets de restauration de véhicules remarquables permet également le maintien de nombreux métiers d’excellence dans lesquels la France possède un savoir-faire reconnu.
Désireux de s’investir davantage dans la sauvegarde du patrimoine motorisé roulant, la Fondation du patrimoine et Motul ont lancé en 2015 un Grand Prix doté de 30 000€.
Zoom sur la Bugatti Type 37 de 1926, le Grand Prix Auto
270 exemplaires de la Bugatti T37 ont été construits entre 1926 et 1930. Son châssis et sa carrosserie sont quasiment identiques à ceux de la Bugatti T35. Équipée d’un moteur 4 cylindres et de roues rayons métalliques, alors que la T35 possède un moteur de 8 cylindres et des roues en aluminium, c’est la version économique, simplifiée et fiabilisée de la T35.
Cet exemplaire, lauréat du Grand prix Auto, est sorti de l’usine de Molsheim en 1926 avec comme numéro de châssis 37196 et numéro moteur 96. C’est donc l’une des toutes premières Bugatti T37 de la série. Son moteur a d’ailleurs un système de graissage tout fait particulier.
La voiture est classée au titre des monuments historiques depuis 1978, comme l’intégralité de la collection Schlumpf à partir de laquelle a été fondé le Musée Nationale de l’Automobile. Elle y fut exposée jusqu’en 2004, date laquelle elle est remise en fonctionnement. Elle participe alors diverses manifestations automobiles. En 2009, un problème d’embrayage la met à l’arrêt. En 2017, le musée décide de restaurer les parties mécaniques, notamment le moteur, afin de s’assurer du bon fonctionnement du circuit de graissage.
En 2017, lors d’une intervention sur le moteur afin de contrôler son système de graissage, il a été constaté qu’un piston était cassé : rien ne laissait présager une telle découverte, le moteur n’ayant jamais émis de bruit particulier lorsqu’il fonctionnait encore. De plus amples explorations ont ensuite également mis en évidence une fissure sur l’un des cylindres.
Plusieurs interventions sont donc prévues, concernant à la fois les aspects mécaniques et esthétiques du véhicule : révision du moteur et des freins, remplacement des pièces défectueuses (bloc moteur, soupapes, embrayage…), retouches de peinture, etc.
Focus sur la Peugeot 500 CC M2 de 1926, propriété d’Eric Miniussi, Grand Prix Moto
Les motos de vitesse 500 CC M2 Peugeot sont l’œuvre de l’ingénieur Lessman Antonescu qui arrive chez Peugeot en 1922 et modernise les Peugeot de Grand Prix en concevant un moteur bicylindre simple ACT. Ce nouveau moteur permet à ces motos d’atteindre une vitesse de 160 km/h.
Peugeot arrêtera malheureusement sa participation aux courses internationales ainsi que la production de la 500 M2 en 1927, après avoir récolté le plus beau palmarès jamais acquis par une moto française : Grand Prix des Nations Monza, Grand Prix de Suisse, du Motocycle Club de France et d’Espagne. En tout c’est 21 victoires sur 23 courses, jolie statistique ! Le service course de Peugeot fermera ses portes en 1929 pour des questions financières…
La Peugeot lauréate du Grand prix Moto date de 1926 (calage du vilebrequin 180 degrés au lieu de 360). Elle fut démontée et cachée lors de la seconde Guerre Mondiale, pour éviter sa saisie pour l’effort de guerre.
Afin de rendre la moto fonctionnelle, la restauration portera sur la partie cycle, très incomplète, avec notamment la remise en place des accessoires pilotes (selle, cale-pied, etc.). Par la suite le moteur pourra retrouver son intégrité grâce aux plans d’origines Peugeot. A noter également que le circuit d’huile est manquant (pompe et vis de réglage) et que les échappements devront être refabriqués. L’objectif est de remettre cette moto et son moteur unique en état de rouler pour des démonstrations et diverses expositions.