La Fiat 500 Nuova
𝗙𝗶𝗮𝘁 𝟱𝟬𝟬 𝗡𝘂𝗼𝘃𝗮, 𝘂𝗻 𝗰𝗼𝗻𝗰𝗲𝗻𝘁𝗿𝗲́ 𝗱𝗲 𝗗𝗼𝗹𝗰𝗲 𝗩𝗶𝘁𝗮 𝗮̀ 𝗹’𝗜𝘁𝗮𝗹𝗶𝗲𝗻𝗻𝗲
Dans le récit de l’histoire de l’automobile rares sont les voitures populaires qui font figures de véritables icones, marquant ainsi leurs temps mais aussi les générations suivantes.
Cette semaine je souhaiterais de vous parler de l’une d’elle, la célèbre 𝗙𝗶𝗮𝘁 𝟱𝟬𝟬 (Cincuecento) et plus précisément la Nuova 500 aussi surnommée « 𝐵𝑎𝑚𝑏𝑖𝑛𝑎 » en Italie.
Véritable symbole de la voiture familiale, populaire la Nuova 500, aussi surnommée « 𝐿𝑎 𝑃𝑒𝑡𝑖𝑡𝑒 𝐹𝑖𝑎𝑛𝑐𝑒́𝑒 𝑑𝑒 𝑙’𝐼𝑡𝑎𝑙𝑖𝑒 » est née sous les coups de crayon du célèbre dessinateur 𝗗𝗮𝗻𝘁𝗲 𝗚𝗶𝗮𝗰𝗼𝘀𝗮. Née sous l’influence du dictateur Mussolini qui voulait relancer l’économie italienne dans les années 30 la Fiat 500 Nuova est la digne successeuse de la Fiat 500 Topolino née en 1936 (fin de production en 1955). Pour la petite histoire cette dernière sera également produite en France sous licence Simca.
L’idée initiale était également de permettre à chaque citoyen d’acquérir une petite voiture économique et polyvalente. En effet même si aujourd’hui quand on pense Fiat 500 on pense ville il ne faut pas oublier qu’à l’époque les campagnes étaient plus peuplées que les villes. La voiture devait donc pouvoir s’y adapter également. Malgré un prix relativement attractif à l’époque et contrairement au succès actuel, la 𝑁𝑢𝑜𝑣𝑎 500 ne connut pas un grand succès lors de son lancement en 1957 au Salon de Turin. Jugée trop peu équipée, trop spartiate pour le prix, elle n’a pas réussi au départ à trouver sa place face à l’attrayante Fiat 600 qui elle a suscité l’engouement dès sa sortie en 1955. Seulement 28.438 exemplaires seront produits la première année. Toutefois la jolie italienne à la bouille un peu rondouillarde ne tardera pas à changer cela…dès l’année suivante ! « 𝘊𝘦𝘭𝘢 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘶𝘯 𝘤𝘦𝘳𝘵𝘢𝘪𝘯 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘫’𝘢𝘪 𝘥𝘦𝘮𝘢𝘯𝘥𝘦́ 𝘢̀ 𝘮𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘭𝘭𝘢𝘣𝘰𝘳𝘢𝘵𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘦 𝘵𝘳𝘢𝘷𝘢𝘪𝘭𝘭𝘦𝘳 𝘴𝘶𝘳 𝘶𝘯𝘦 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵𝘦 𝘷𝘰𝘪𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘯𝘰𝘯 𝘤𝘰𝘯𝘷𝘦𝘯𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘦𝘵 𝘲𝘶𝘪 𝘴𝘦𝘳𝘢𝘪𝘵 𝘤𝘢𝘱𝘢𝘣𝘭𝘦 𝘥𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘤𝘶𝘳𝘳𝘦𝘯𝘤𝘦𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘝𝘦𝘴𝘱𝘢 » (Dante Giacosa, 4 Juillet 1957)
𝗔𝘂 𝗻𝗶𝘃𝗲𝗮𝘂 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗮𝗿𝗮𝗰𝘁𝗲́𝗿𝗶𝘀𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗿𝗲𝗺𝗶𝗲̀𝗿𝗲 𝟱𝟬𝟬 𝗡𝘂𝗼𝘃𝗮
Cette jolie petite italienne qui est devenue par la suite, sans le vouloir, l’archétype de la parfaite petite citadine offre quatre places, des portes suicides (puis « portes classiques » à partir de 1965) ainsi qu’un toit ouvrant en toile. Bon, dans la pratique nous diront deux adultes à l’avant et deux enfants à l’arrière. A noter que la toute première version de la Nuova n’offrait que deux places ! Les 400kg de la jolie petite italienne sont poussés (moteur à l’arrière obligeant) par un moteur de 13 CV, bicylindre, refroidi par air et développant 479cc, avec une boite 4 rapports. Ceci lui permettait d’attendre une vitesse de 90km/h pour une faible consommation (4,5L /100). Au niveau des dimensions elle est sans conteste l’une des plus petites voitures au monde avec une longueur 297cm, une largeur de 132cm et une hauteur de 133cm.
𝗟𝗲𝘀 𝗱𝗲́𝗰𝗹𝗶𝗻𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻𝘀…
Par la suite, surfant sur le succès grandissant, tant en Italie qu’à l’international (dès 1968) de la Cincuecento la firme transalpine la fit évoluer en différentes séries : Économique et Normale, décapotable, une version D en 1960, F en 1965 (qui sera la plus produite), L en 1968 (pour luxe), R pour Rinnovata en 1973… La petite particularité de cette 500 et de ses différentes évolutions c’est que sa carrosserie resta quasiment identique à la version originale de 1957. Les changements de séries se sont surtout justifiés par l’évolution de la motorisation, de l’aspect du tableau de bord ainsi que d’une moindre manière, de l’équipement. La marque italienne commercialisa également en 1960 un break (dite « 𝐺𝑖𝑎𝑟𝑑𝑖𝑛𝑖𝑒𝑟𝑎 ») offrant ainsi 21,5cm gigantesque en plus ainsi qu’une version 𝑆𝑝𝑜𝑟𝑡 en 1958 développant 21,5cv.
Lorsque la production s’arrêta en 1975 la petite italienne aura été produite à près de 4 millions d’exemplaires (y compris celles sous licences) ainsi qu’à environ 328.000 modèles Giardinieras.
𝗗𝗲𝘀 𝗙𝗶𝗮𝘁𝟱𝟬𝟬 𝗽𝗿𝗲́𝗽𝗮𝗿𝗲́𝗲𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗖𝗮𝗿𝗹𝗼 𝗔𝗯𝗮𝗿𝘁𝗵, 𝗩𝗶𝗴𝗻𝗮𝗹𝗲, 𝗚𝗵𝗶𝗮….
De nombreux petits constructeurs et carrossiers sortiront également des versions retravaillées, repensées comme par exemples 𝘊𝘢𝘳𝘭𝘰 𝘈𝘣𝘢𝘳𝘵𝘩 qui y installa un 4 cylindre de la Fiat 600 (747 cm3), une version dite « 𝘑𝘰𝘭𝘭𝘺 » (ou « 𝘚𝘱𝘪𝘢𝘨𝘦𝘵𝘵𝘢 ») qui fait penser à un enfant issu de l’union entre une voiture de golf et une Méhari (imaginée en 1957 par Luigi Segre de chez Carrozzeria Ghia, Turin) ainsi qu’une sexy version cabriolet dite « 𝘎𝘢𝘮𝘪𝘯𝘦 » carrossée Vignale (1967).
𝗟𝗲𝘀 𝗮𝗻𝗲𝗰𝗱𝗼𝘁𝗲𝘀
Malgré une baisse des ventes dès 1970 qui entrainera l’arrêt de la production de la Fiat 500 en 1975 cette séduisante petite voiture resta un emblème de la Dolve Vita à l’italienne. Aujourd’hui encore elle est une des voitures les plus recherchées / prisées par les collectionneurs… et les décorateurs qui n’hésitent pas à l’exposer dans des restaurants, épiceries ou autres. De nombreux artistes s’en sont également servis comme base de travail comme par exemple Ron Arad, Lorenzo Quinn…etc. Le symbole à l’international est tellement fort que le gouvernement italien la classa au 𝘗𝘢𝘵𝘳𝘪𝘮𝘰𝘪𝘯𝘦 𝘕𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘢𝘭 𝘐𝘵𝘢𝘭𝘪𝘦𝘯…au même titre que la Ferrari 250 GTO ! Pas mal non ?! Mieux encore, en 2017, le célèbre Muséum MoMa de New York célébra les 60 ans de la Cincuecento, chose rare pour être souligné !
A noter également que le 7ème Art contribua beaucoup à la notoriété de cette lilliputienne italienne. On peut la retrouver dans de nombreux grands films populaires tels que : Le Grand Bleu, différents Louis de Funès (Oscar, Le Corniaud), Mission Impossible 7, Made In Italy, L’Aventure c’est l’aventure ou encore dans de nombreux films italiens de l’époque…
Toujours côté anecdote, savez-vous d’où vient le nom de « Fiat » ? Le nom reprend les premières lettres de Fabbrica Italiana Automobili Torino (société automobile italienne de Turin), une entreprise créée en 1899.
Bref, la Fiat 500 est à nos amis italiens ce que la 2cv est aux Français, la Mini aux Britanniques ou la Coccinelle aux Allemands !
A la semaine prochaine !